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Tribune | L’institut Confucius : booster les relations sino-tunisiennes…

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C’est un établissement à but non lucratif qui œuvre pour la promotion de la langue et la culture chinoise à travers le monde. Cet institut tend à se répandre dans les quatre coins du globe, à travers l’ouverture de filiales dans certains pays, ce qui offre l’opportunité de parapher des accords de partenariat avec des universités étrangères et instituts académiques de langue.

Dans ce sillage, l’institut pionne de Confucius a été créé en Juin 2004 à Tachkent en Ouzbékistan, alors que le premier institut a ouvert ses portes en Novembre à Seoul en Corée du sud.

Le réseau des instituts Confucius a connu une expansion fulgurante à travers le monde, et jusqu’à 2019, on compte 530 instituts à travers 6 continents.

L’institut Confucius est sous la tutelle du bureau international de la langue chinoise « Hanban » ; en étroite collaboration avec le ministère chinois de l’enseignement.

Ce bureau linguistique est composé de représentants de 12 ministères et bureaux du gouvernement chinois.

Depuis 2000, le concept de « Soft Power », dont s’est servi Joseph Nye, s’est répandu dans le monde grâce une pléiade de savants chinois.

Ce concept va de pair avec l’ascension pacifique dans un monde homogène auquel la chine prône. Le concept de la « force douce » tire sa référence de la théorie d’Edward Hallett Carr « le pouvoir sur l’opinion ».

Plus explicitement, met en exergue la capacité d’obtenir ce qu’on désire, par l’attirance et non la haine et l’imposition.

Les axes de ce concept s’articulent sur la culture, les politiques externes et les valeurs politiques nobles.

C’est de ce cursus que la Chine s’emploie à user de l’outil culturel, comme moyen incontournable dans cette mise en œuvre de la Soft Power, dans l’objectif de booster ses relations étrangères.

Pour Nye, le recours de l’état à ce concept fait partie de ses prérogatives pour aspirer à obtenir les résultats escomptés de sa apolitique externe, avec la réflexion de voir les autres pays lui emboîter le pas.

C’est pour cela, Soft Power est considérée à juste titre comme un antonyme de Hard Power qui axe sur les aides militaires logistiques et financières.

Dans ce contexte empressons nous de rappeler que les gouvernements ont vite parrainé le concept de la « Soft Power » qui commence déjà à faire ses preuves.

Une toile de centres culturels, des échanges académiques et une extension des mass médias, conjugués aux foires d’exposition et spectacles musicaux.

Toute cette configuration pour permettre un développement économique solide et une coopération fructueuse.

A la suite de l’appel du président Hu Jintao pour une consolidation de la culture de l’outil culturel ; considérée comme une composante intégrante de la Soft Power ; le président Xi Jinping suit ses traces en accentuant le principe du « Rêve Chinois » pour s’acheminer sur la voie de la prospérité. C’est pour dire l’importance capitale de la Soft Power dans le processus de la politique étrangère et fait partie intégrante dans l’ordre du jour des nouveaux leaders, qui sont appelés à s’employer pour une image de la Chine sur le gotha mondial, tout en lui conférant une renaissance au niveau de la société internationale.

Certes, des voix se sont élevées faisant abstraction à ce concept qui peut minimiser le règne du « dragon chinois », mais des savants se concertent sur le fait de ne pas conditionner la réussite de ce concept chinois dans les autres pays, mais le considérer comme un baromètre de la culture et de la diplomatie imprégnée de la touche chinoise.

L’institut Confucius œuvre pour la promotion et la consolidation de l’entité nationale, et la préservation de la dignité.

Un travail de labeur est à citer dans ce sillage, il s’agit des cours appropriés à la culture et la langue chinoise, considérées à juste titre comme les outils de la diplomatie générale.

Le président Jiang Zemin a cité que l’ouverture des écoles pour l’apprentissage de la langue chinoise, sert à consolider les relations avec nos compatriotes à l’étranger.

De son côté, le président Hu Jintao a accentué son approche sur la culture comme une source intarissable pour tissu national solide.

En corollaire à cette vision, des savants avancent que le volet linguistique et culturel, permet d’ouvrir un éventail d’opportunités de développement économique.

L’expansion mondiale de l’institut Confucius est accréditée de réalisations et acquis au niveau du commerce et de l’investissement étranger direct.

Un constat qui laisse admettre que l’extension de l’institut Confucius à travers le monde, est synonyme de retombées économiques positives pour la Chine.

Dans ce sillage, il y a lieu de mentionner que le sommet de Pékin consacré à la coopération entre la chine et l’Afrique tenu en 2006, a permis de voir le nombre des filiales de cet institut, se développer au bout de 6 mois, ce qui a influé sur les exportations de la Chine et les investissements étrangères directes.

Le tableau de marche de l’institut Confucius comporte un label d’actions. Il s’agit de développer son rayonnement académique, l’internationalisation de l’enseignement supérieur. C’est aussi mettre en place la multiplicité culturelle pour un monde homogène.

L’institut assure aussi des services de consultations pour des études en Chine et des tests linguistiques, le « Hanyu Shuiping Kaoshi HSK ».

Les services de la Chine se propagent jusqu’à la traduction des œuvres littéraires chinoise et des dons de documentaires et feuilletons aux chaînes arabes.

C’est pour dire l’impact de cet institut dans ce processus de Soft Power pour véhiculer les valeurs chinoises et booster les relations bilatérales avec le moyen orient et l’Afrique du Nord.

Une citation du prophète Mohamed (Cherchez la connaissance même en Chine), met en relief cette relation historique datant depuis des lustres, entre la Chine et le monde arabe.

Et c’est ce qui explique le bien-fondé qu’on croise en parcourant les organes de presse chinois comme Xinhuanet citant que le monde arabe se déploie pour une connaissance approfondie de la Chine, ce qui se traduit par cette demande des étudiants allant crescendo pour apprendre la langue chinoise et découvrir la culture du pays du dragon chinois.

Dans cette vision, il y a lieu de signaler qu’en 2018, a eu lieu la création du premier institut à Tunis dans le cadre de la coopération entre l’université de Dalian et l’université de Carthage. Dans la ville de Dalian, réside une minorité musulmane.

Le réseau des instituts Confucius à travers la région du moyen orient et l’Afrique du Nord, n’a pas été entachée de soupçons quant au bien-fondé de ces établissements, si ce n’est l’apprentissage linguistique et la découverte de la culture chinoise.

Cela a permis de bâtir sur du solide de nouvelles relations bilatérales avec des pays d’Afrique du Nord et du moyen orient.

Le tissage de ces nouveaux liens, a offert conjointement l’opportunité à la Tunisie et la Chine de consolider leurs relations bilatérales, digne d’une confiance échangée entre les deux pays, et qui a pris un élan depuis l’ouverture de l’institut Confucius, comme en témoigne l’organisation d’événements culturels pour citer le festival du printemps chinois, le festival du thé chinois et le festival Taï chi.

Les étudiants tunisiens de l’institut Supérieur des Langues de Tunis «ISLT » et de l’institut Confucius se réjouissent des efforts déployés par l’administration, tout comme ceux des membres de l’ambassade chinois en Tunisie pour une fusion culturelle entre les deux peuples. /..

Ons Mlayel, doctorante à l’Université des études internationales de Shanghaï- Chine

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